Un « petit » club à la pointe ouest des Yvelines, une « famille » séparée depuis deux mois : découvrez comment Hassna MOUMMAD et son équipe gèrent l’éloignement et envisagent l’avenir.
Une séparation brutale
Comme pour tout le monde, l’arrêt, du jour au lendemain, de toute activité a été douloureux pour tous les adhérents du CA Mantes la Ville. Ce lien, quasi familial, qui unit tous les joueurs et joueuses d’une structure club a été coupé et il était prioritaire pour Hassna et tous ses encadrants de maintenir la communication avec tous leurs jeunes.
Des solutions ont vite été trouvées et mises en place pour garder le contact avec tout le monde : des groupes WhatsApp, création d’un compte Snapchat et d’un compte Instagram, lancement de challenges…etc…
« On voulait dans un premier temps prendre des nouvelles des gens, être sûrs que tout le monde allait bien »
Un club engagé
Au-delà de maintenir ce lien si important entre un club et ses adhérents, le club s’est engagé auprès des collectivités et des associations locales afin de permettre aux personnes en difficulté de recevoir des courses et des masques notamment.
« On a participé, avec une association qui s’appelle Au Cœur de la Fraternité, à la préparation et à la distribution de colis alimentaires »
Le CA Mantes la Ville n’en est pas à son galon d’essai car ce club, d’environ 170 licenciés, s’implique auprès des publics en difficulté depuis de nombreuses années. Hassna, sa présidente, intervenait il y a dix ans sur les premiers Génération Basket mis en place dans les Yvelines, à Mantes-la-Jolie, avant de les faire venir sur Mantes-la-Ville. L’équipe Seniors féminines du CAMV participe également depuis 3 ans à un tournoi dans le milieu carcéral avec l’Etablissement Pénitencier pour Mineurs de Porcheville.
« On a joué dans un premier temps contre les gardiens, puis ensuite contre les jeunes. C’est une très belle expérience ! »
Beaucoup de questionnement sur la reprise
L’association yvelinoise a beaucoup réfléchi aux différentes possibilités de reprise : travail individuel sur la condition physique, quadrillage du terrain pour limiter les contacts, ateliers de perfectionnement des fondamentaux… Mais la situation étant encore incertaine, de nombreuses questions restent sans réponse : les gymnases vont-ils rouvrir, quelles conditions seront imposées par les municipalités, pourra-t-on gérer les flux de jeunes accourant après 2 mois d’inactivité…
« Les jeunes ne voient pas forcément le côté sécuritaire des distances sanitaires, ils vont voir et entendre les ballons de nouveau rebondir et on risque d’avoir plus d’enfants que le nombre limité par séance d’entraînement »
Malgré toutes ces interrogations, la principale envie des dirigeants du club est de retrouver le lien social, le contact physique avec tous ses membres : jeunes, parents, entraîneurs. Comme nous le précise Hassna, la vie d’une association est rythmée, du lundi au dimanche, par les rencontres, les actions et les événements mis en place pour tous.
« Au-delà de la vie sportive, nous sommes pressés de retrouver cet aspect de convivialité, de relations humaines avec les adhérents, les parents, les enfants… c’est l’image que j’ai de la vie associative mais aussi de notre club »
Un message pour l’avenir
La situation exceptionnelle de cette crise sanitaire va forcément changer certaines choses à court et moyen terme : la reprise d’activité autrement, le début des championnats, comment continuer à attirer ses adhérents… Mais pour Hassna, elle peut également servir de remise en question et permettre de voir les choses autrement, avec plus de respect des autres, du sport.
« Que la compétition prenne une autre dimension : au-delà de l’aspect sportif, pédagogique, tout ce qu’on peut apporter aux enfants, qu’il y ait un peu plus d’aspect fraternel car ça on l’oublie un petit peu sur les terrains. Que cette période nous amène à avoir des attitudes plus positives sur les terrains, dans les tribunes et envers chacun ».