Michel Rat se passionne assez tôt pour le basket. En effet, dès le collège, à l’Isle-Adam en 1949, un de ses instituteurs installe dans la cour des panneaux de basket. Avec ses amis, ils décident de former une équipe scolaire et de se lancer dans les compétitions. Une révélation pour Michel qui découvre un sport dans lequel il s’épanouit pleinement et où il révèle un certain talent.
Par la suite, toujours accompagné de ses amis, ils décident de créer un club et un terrain de basket dans son village d’origine à Butry-sur-Oise, « L’AS Les Îles », au début des années 50.
Souhaitant devenir professeur d’éducation physique, il entame ses études à l’école normale d’instituteurs de Versailles mais n’oublie pas pour autant sa passion. Il y rencontre un professeur, avec lequel l’EN de Versailles sera championne d’académie en 1956. C’est dans ce contexte qu’il rejoint le PUC la même année où il sera champion de France en 1963 et vainqueur de la coupe de France en 1962 et 1963.
En intégrant le PUC, Michel découvre ce qu’est le basket de haut niveau, et atteint l’équipe de France de basket en 1959 et y reste jusqu’en 1968. Avec cette équipe il arrive 5ème du Championnat du Monde en 1963, Médaille de bronze du Championnat d’Europe en 1959, 4ème du Championnat d’Europe en 1961 et 13ème du Championnat d’Europe en 1963. Il comptabilise 81 sélections et parfois capitaine. Il précise également avec fierté qu’il est agrégé d’éducation physique et également entraîneur fédéral E3.
Au cours de sa carrière de professeur, il a enseigné à l’INS et à Marcelin Berthelot à St-Maur-des-Fosses. Appelé à la formation des cadres sportifs au même moment, il est devenu entraîneur national dans ce qui est aujourd’hui le pôle France de l’INSEP.
Pendant presque dix ans, Michel a œuvré en Afrique. Dans un premier temps comme directeur d’éducation civique à Madagascar pendant trois ans puis au Sénégal durant cinq ans pour la formation des enseignants. À travers ces deux pays, il a fait pratiquer le basket au plus haut niveau. Il a toujours trouvé un lien entre le sport civil et le sport scolaire et universitaire.
Sa double appartenance entre l’éducation nationale et son engagement dans le civil à la fédération est décrite par lui comme quelque chose de remarquable. Ce double engagement lui a permis de progresser considérablement et de rencontrer un grand nombre de personnalités qui lui ont beaucoup apporté et permis d’être plus performant dans sa pratique d’éducateur/formateur de haut niveau, mais également de mesurer la complexité de l’activité basket et de constater des lacunes quant à l’appréciation du basket et à son histoire.
Sa retraite ne l’a pas empêché d’arrêter sa passion pour le basket, bien au contraire. Il est aujourd’hui membre du conseil d’honneur de la Fédération de basket, Président du musée du basket, Président du CFBB à l’INSEP, Président de la Commission Patrimoine de la LIFBB.
En ce qui concerne la création de la commission patrimoine, l’idée en vient de Christian Auger. Son souhait était d’avoir une commission qui s’occupe de l’histoire du basket francilien. Tout juste retraité, l’idée a intéressé Michel, d’autant plus qu’il fait partie du jury de l’académie nationale. La Commission Patrimoine a donc fini par voir le jour en 2013.
À la question « Est-il important pour vous de transmettre l’histoire de ce sport ? », Michel répond « Bien sûr ! Il est important d’avoir une mémoire de ce qui s’est passé car nous sommes dans une société où l’on oublie et où la méconnaissance règne. Il était important de construire une histoire du basket francilien, dans sa complexité et diversité. »
Inspiré par Gérard Bosc et ses trois ouvrages, il précise « j’ai un certain âge et considère qu’il est important de ressourcer et récupérer les trésors des individus et des comités pour que cela ne disparaisse pas. Tous les documents que l’on avait et qui étaient entassés à la rue d’Amsterdam ont été, pour beaucoup, jetés à la poubelle ou mal gardés dans un lieu qui a pris l’eau. Grand regret. ».
Partout où il est passé, Michel Rat a marqué l’histoire du basket français, par sa technique, sa gestion, sa vision du jeu mais également en tant que qu’interprète des chansons gaillardes du répertoire estudiantins. Personnage important, Michel continue et continuera encore à faire vivre et transmettre sa passion au sein de la Commission Patrimoine de la Ligue Île-de-France.
Rédigé par Emma PLAUT
