Gymnase Japy, 19/08/2019, JEXPIRE William.
Au cœur du onzième arrondissement de Paris réside un gymnase au passé glorieux qui résonne encore aujourd’hui dans les esprits des passionnés de basket. Fondé en 1870, cet ancien marché couvert est devenu au fil des années un haut lieu du basket français, marquant son empreinte dans l’histoire du sport parisien et national. De ses débuts modestes à son apogée dans les années 50 à 80, Japy a accueilli les plus grands noms du basket mondial, gravant ainsi son nom dans les annales du sport français.
L’épopée de Japy
Au cœur de Paris, Japy est bien plus qu’un simple gymnase. C’est à partir des années 50 que ce lieu a véritablement brillé, devenant un des lieux privilégiés du basket à Paris, en accueillant le premier championnat d’Europe masculin en 1951. Cette date est ancrée dans l’histoire, il s’agit en effet de la première fois que la France accueille une aussi grosse compétition, regroupant 18 nations.
Pendant une dizaine d’années, le gymnase reçoit de nombreux matchs comme en 1956-1957 où les équipes de l’Amicale Bucaille et l’Olympique de Marseille s’affrontent pour les quarts de finale de la Coupe de France . La rencontre se termine par une victoire des nordistes sur le score de 50 à 31.
(à gauche) World University Basketball Games France vs Iran at the Japy Gymnasium, 02/09/1957, AGIP/Bridgeman / (à droite) World Basketball Games France vs Spain at the Japy Gymnasium, 31/08/1957, AGIP/Bridgeman Images.
En 1963, l’équipe de France est en stage à Japy pour la préparation de l’Eurobasket en Pologne à Wroclaw. Deux ans plus tard, en 1965, les qualifications de cette même compétitions s’y disputent. On y retrouve les équipes de France, d’Israël, du Luxembourg et de l’Angleterre. Ces qualifications sont historiques et marquent une certaine révolution. En effet elles sont filmées et diffusées à la télévision. Les spectateurs assistent à la fois aux débuts de Charles Tassin, grande figure du basket parisien et français, et à la victoire de la France qui remporte ses trois matchs devant 2 000 spectateurs.
A la fin des années 60, lors d’une tournée mondiale, les Gulf All Stars y rencontrent la sélection de Paris, composée de joueurs marquants du PUC, de l’Alsace de Bagnolet ou encore du Racing et managée par Francis Matalou.
Au cours des années 80, la réputation du gymnase s’essouffle petit à petit, mais n’empêche pas le déroulement des matchs du championnats de Paris et l’activité de clubs résidents. Au milieu de ces années, des match de play-offs y sont joués régulièrement.
Avec le temps le gymnase devient un lieu d’entrainement particulièrement pour le Racing de Paris, le Stade Français et aujourd’hui le Maccabi.
Les légendes de Japy et son héritage
Le gymnase Japy, a l’intérieur de ses murs, a vu évoluer de grands joueurs sur son parquet.
Parmi eux, Maxime Dorigo, l’un des meilleurs basketteurs français des années 60, pilier de l’Alsace de Bagnolet et joueur très adroit, raconte « Ce gymnase a marqué ma carrière. Dans le cadre de rencontres amicales, la sélection de Paris a affronté les meilleurs clubs de l’époque à Japy. Par exemple, nous avons affronté l’équipe de Milan, qui était championne d’Europe, ou encore la sélection brésilienne, championne du monde. ». Maxime Dorigo souligne avec fierté que l’équipe a obtenu d’incroyables résultats en battant Milan et en perdant seulement de huit points contre les brésiliens.
France vs URSS féminine, PIERRE-SANCHEZ Nicole.
Du côté des féminines, Nicole Pierre-Sanchez, ancienne joueuse du PUC souligne l’atmosphère du lieu « la salle était belle et l’ambiance au rendez-vous. La proximité avec les spectateurs permettaient de créer une atmosphère chaude et festive ». En effet, Japy c’est également une architecture typique de l’époque qui permettait aux spectateurs d’être très proches du terrain et pouvait accueillir jusqu’à 2 000 spectateurs.
Philippe Saint, également ancien joueur du PUC, considère Japy comme « l’ancêtre de l’Accor Arena en ce qui concerne sa réputation dans le basket, les rencontres qui s’y jouent et l’ambiance qui y règne ».
Pour de nombreux joueurs et spectateurs, Japy reste un lieu chargé d’émotions, où l’ambiance chaleureuse et l’intimité avec le terrain créent une atmosphère unique, propice aux exploits sportifs et aux souvenirs inoubliables. Ainsi, Japy demeure un symbole du basket parisien et français, un lieu où se mêlent histoire et passion, où les légendes se sont écrites et où les souvenirs perdurent. Malgré cet héritage riche et ses heures de gloires, Japy reste malheureusement connu pour son passé tragique.
Rédigé par Emma Plaut
